Retour sur la journée du 29 novembre

Retour sur la journée AgrapolESS du 29 novembre

Le 29 novembre était organisé par la CRESS régionale et AGRAPOLE une journée sur les opportunités de l’alimentation durable et locale en Auvergne Rhône Alpes. Après les mots d’ouverture de Caroline DEBROUX présidente d’AGRAPOLE/directrice de la FRCUMA, Armand ROSENBERG président de la CRESS AuRA et Annick BRUNIER vice-présidente de Coop de France ARA, l’enseignante chercheuse de l’ISARA, Carole CHAZOULE a répondu aux questions suivantes : une autre économie alimentaire est-elle possible ? Est-on prêt ?

Travaillant depuis 15 ans sur les systèmes alimentaires alternatifs, elle a exposé les constats suivants : les systèmes dits conventionnels définis comme intensifs, spécialisés, concentrés, financiarisés et globalisés ont conduit à une construction en silo de la chaine alimentaire, de nombreuses ruptures, des externalités négatives et un changement du comportement des consommateurs. Aujourd’hui, la société montre des signes de l’émergence d’une nouvelle économie : implication des collectivités, nouvelles lois EGALIM, valeurs de juste rémunération, de solidarité et de bien être de plus en plus prégnantes dans les attentes sociétales. L’implication du consommateur et la structuration de l’offre de proximité restent essentielles pour réussir ce changement. L’hybridation entre les systèmes alimentaires de circuit-courts et longs est donc à construire, réfléchir, développer…

La matinée s’est ensuite poursuivie par une table ronde animée par Antoine CARRET (TRAME). Dounia BESSON, adjointe en charge de l’ESS pour la ville de Lyon depuis 2014 a illustré une façon de faire cohabiter toutes les alternatives par la présentation du label « Lyon ville équitable et durable » (200 structures labelisées). Kevin GUILLERMIN co-directeur du Groupement Régional Alimentaire de Proximité a exposé le projet politique et économique de son réseau : transition vers une alimentation durable et coopération au travail pour apporter une réponse à la question : comment fait-on pour progresser ? Enfin Annick BRUNIER, agricultrice, membre du bureau de Limagrain et CESER a présenté la filière locale de blé de la coopérative qui a pour but de ramener de la valeur au sein des exploitations afin de répondre à la question : peut-on être solidaire et lucratif en même temps ? Claude AURIAS (Conseiller délégué à l’économie de proximité à la région) et Elsa BONSACQUET (SIDAM) ont rejoint la table de discussion pour parler de la coopération et ses conditions de réussite. Les participants se sont ensuite répartis dans 3 ateliers : réduction des pertes et gaspillage alimentaire animé par Sybille MEJIA (Coop de France ARA), innovation et Alimentation animée par Caroline LEROY (ISARA Conseil) et Alimentation durable & développement locale animé par Dominique BERNIER (Cap Rural). L’après-midi a permis de proposer aux participants désireux de collaborer avec des entreprises de l’ESS plusieurs petits RDV d’affaires.

Sybille Mejia lors de l’atelier sur la réduction des pertes et le gaspillage alimentaire.

 

Par Noémie Barlet

50 ans de l’AFDI : retour sur la journée du 13 novembre

50 ans d’actions pour le développement agricole des pays du sud : retour sur la journée du 13 novembre

 

C’est à Agrapole que l’Afdi avait convié ses invités pour fêter ses cinquante ans le 13 novembre.

Nicole Bruel, présidente de l’Afdi Auvergne-Rhône-Alpes, a lancé la soirée en revenant sur plusieurs projets menés ces dernières années sur le continent africain.

La conférence « Les agriculteurs : au cœur d’une approche solidaire du développement local et international » a permis dans un premier temps d’entendre Sylvie Brunel, géographe, spécialiste des questions de développement international, puis en réaction au propos, 4 intervenants : Falary Boly, de l’association des organisations professionnelles paysannes du Mali, Georges Hallary, DG de l’entreprise Clextral, Jean-Claude Darlet, président de la chambre d’agriculture de l’Isère et Patrick Laot, président de la CRMCCA.

La deuxième partie de la soirée a été consacrée à une rétrospective de l’Afdi avec ses fondateurs Robert Duclos et Jean Reby-Fayard, fondateurs de l’Afdi). Robert Duclos s’est félicité que la philosophie originelle du Criad (Centre de Relations Internationales entre Agriculteurs pour le Développement) créé en Rhône-Alpes en 1968, devenu Criad-Afdi en 1975 puis Afdi (Agriculteurs Français et Développement International) en 2012 soit toujours la même en 2018 : « Afdi n’a jamais été une organisation caritative. Elle s’appuie sur des organisations agricoles pour favoriser les échanges de paysan à paysan ».

La coopération agricole est un partenaire privilégié de l’Afdi. Deux coopératives sont intervenues sur les projets qu’elles mènent en collaboration avec l’Afdi :

La coopérative Dauphinoise s’est impliquée à travers plusieurs actions au Mali :

  • Création d’une coopérative de femmes autour de la transformation et la commercialisation du fonio,
  • Programme de formations techniques et professionnelles,
  • Mise en place d’un fonds de garantie pour le stockage du sésame en vue d’améliorer la commercialisation.

Jean-Yves Colomb, président de la Dauphinoise, participant à la table ronde s’interroge : « A travers son projet  d’entreprise, comment la coopérative peut-elle renforcer son partenariat avec l’Afdi ? »

La coopérative Jura Mont Blanc est également devenue un partenaire incontournable de l’Afdi à travers, dans un premier temps, l’organisation de voyages découverte à Madagascar. Elle s’est par la suite impliquée dans l’accompagnement d’une coopérative apicole et une coopérative laitière. Aujourd’hui, la production de miel  est proposée dans les magasins Gamm Vert de Jura Mont Blanc.

La soirée s’est achevée autour d’un buffet où les convives ont pu déguster un yassa de poulet, plat typique du Sénégal.

La CRMCCA (confédération qui réunit le Crédit agricole, la coopération, Groupama et la MSA,) est membre fondateur de l’Afdi. C’est à ce titre qu’elle s’est investie dans l’organisation de cet évènement.

Annie Giacometti

Retour sur la journée Vivéa du 13 novembre

Retour sur la journée Vivéa du 13 novembre

Le mardi 13 novembre, Vivéa Auvergne Rhône Alpes avait convié ses membres et ses partenaires au lycée agricole de Montbrison, à Précieux (42), pour une journée sur le thème : Agir pour créer de la valeur et s’impliquer dans l’aval. 

La journée a commencé par une table ronde regroupant des agriculteurs et des acteurs de la filière agricole. Tous ont présenté des projets lancés en faveur du développement des filières, notamment par la création de marques, comme Alt.1886 présentée par Benoît Julhes, vice-président de la coopérative Altitude ou Mont Lait, introduite par Eric Germain, éleveur laitier en Haute Loire.

Ensuite, un représentant de la CCI du Rhône a présenté et détaillé l’outil d’analyse CANVAS. Il s’agit d’une matrice d’analyse qui permet de conceptualiser un business model, en faisant l’analyse du système d’exploitation, et de l’environnement dans lequel il s’insère. Le CANVAS, grâce à sa présentation très visuelle, s’avère tout à fait pertinent pour déterminer les axes stratégiques créateurs de valeur au sein d’un modèle économique.

L’après-midi a été consacrée à un atelier permettant de se familiariser avec cet outil, grâce à un exemple d’analyse pris à partir de l’exploitation de François Perichon, représentant de CDF ARA au comité territorial Auvergne de Vivéa.

Cet exercice nous a confortés dans l’idée de proposer une formation à l’analyse stratégique avec le CANVAS, afin de disposer d’un outil clair et précis dans l’aide à la prise de décision stratégique.

Lancement de Philéas XVIII

Lancement de Philéas XVIII

Jeudi 22 et vendredi 23 novembre avait lieu, à Aubière, le lancement de la XVIIIème promotion du cycle de formation Phileas.

12 administrateurs de 6 coopératives différentes (Limagrain, Eurea, Val’Limagne.coop, Copagno, Cristal Union Bourdon et Terre d’Alliances), se sont retrouvés dans les locaux de la maison régionale de l’agriculture, afin d’assister au premier module de la formation, consacré aux fondamentaux de la gouvernance coopérative.

Le groupe s’est montré très intéressé et les échanges ont été vifs, les questions liées à la bonne gouvernance étant nombreuses. Le groupe s’est vite doté d’une bonne entente entre les membres, et à la fin du module tous ont exprimé leur satisfaction d’avoir participé à la formation. 3 autres modules de 2 jours de formation sont prévus pour la première année du cycle. Le prochain aura lieu les 13 et 14 décembre sur le thème de l’analyse stratégique des coopératives.

Par ailleurs, la XVIIème promo de Phileas a entamé la deuxième année du cycle de formation. Les administrateurs ont travaillé avec Isabelle Guibert sur les questions juridiques propres aux coopératives, puis ont bénéficié d’une introduction aux enjeux agroécologiques avec Maud Bouchet. De beaux débats en perspective !

La XVIIIème promotion de Phileas en plein travail !

Accueil d’une délégation roumaine

Accueil d’une délégation roumaine

Le 29 octobre dernier, Coop de France ARA a accueilli à Agrapole une délégation roumaine d’une quarantaine de personnes accompagnée par Limagrain.

La délégation était composée d’administrateurs de 2 coopératives céréales-approvisionnement :

  • Dobrogea sud cooperativa agricola : 41 adhérents – 20 000 ha couverts – agrofourniture et collecte (100 000 tonnes)
  • Banat Agrovest cooperativa agricola : 24 adhérents – 12500 ha couverts – agrofourniture et collecte (50 000tonnes).

La création des coopératives agricoles est très récente en Roumanie – moins de 10 ans pour ces 2 coopératives, et elles venaient pour étudier le fonctionnement de la gouvernance des coopératives agricoles françaises.

La fédération roumaine des Coopératives du secteur végétal UNCSV a été créée en 2017 et regroupe 14 coopératives. Une confédération des coopératives vient également d’être crée pour structurer également le réseau des coopératives du secteur élevage.

Jean de Balathier

Le volet agricole du Grand Plan d’Investissement

Le volet agricole du Grand Plan d’Investissement

Dans le prolongement des Etats généraux de l’alimentation, l’Etat met en place le volet agricole du Grand Plan d’Investissement (GPI) annoncé par le Premier Ministre fin 2017. Doté de 5 milliards d’euros sur 5 ans (2018-2022), il a pour objectif d’accompagner les orientations stratégiques des plans de filière élaborés par les interprofessions, par la mise en œuvre de projets concrets dans les territoires. Il doit permettre d’accompagner les besoins d’investissements des acteurs économiques de l’amont et de l’aval des filières et de soutenir les dynamiques d’innovation associant les acteurs des filières et les territoires.

Le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a confié une mission d’ambassadeur du GPI à Olivier ALLAIN, vice-président du Conseil régional de Bretagne, qui a été co-rapporteur des États généraux de l’alimentation.

Olivier Allain est venu à Lyon le 8 novembre à la rencontre des représentants des organisations agricoles et des industries agroalimentaires de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Coop de France ARA était représenté par Gilles Berthonnèche. Des représentants de Limagrain, Sicarev et de l’Union Oxyane étaient également présents à cette réunion à laquelle participaient également la DRAAF, le Conseil Régional et les opérateurs du GPI.

En introduction, Olivier Allain a rappelé les quatre engagements du Président de la République pour l’agriculture :

  • Des Etats généraux de l’alimentation
  • Une enveloppe de 5 milliards d’euros pour le secteur
  • Une réforme de la fiscalité agricole
  • Une réforme foncière

Le volet agricole du GPI concerne les 5 milliards d’euros annoncés.

L’ensemble des mesures du dispositif ont ensuite été détaillées.

La journée s’est poursuivie sur le terrain à Bessenay autour de la présentation du plan filière fruits de la Région avec la visite d’un verger de cerises et d’une entreprise.

Le volet agricole du GPI :

Le dispositif est construit en 3 grands axes structurants :

  • Transformation de l’amont agricole et forestier,
  • Amélioration de la compétitivité de l’aval agricole et forestier,
  • Innovation et structuration des filières.

L’axe 1 concerne les investissements des exploitations agricoles avec une enveloppe de 2,8 milliards d’euros. Il intègre pour l’essentiel les mesures du FEADER déjà existantes (PCAE, MAEC…). Un fonds de garantie géré par le  Fonds européen d’investissement (FEI) va être mis en place pour garantir les prêts aux exploitations agricoles afin de faciliter leur octroi par les banques.

Une enveloppe spécifique de 100 millions d’euros est réservée pour la méthanisation agricole.

L’axe 2 concerne les investissements des entreprises de transformation avec une enveloppe de 1,7 milliards d’euros, sous forme d’outils financiers qui seront mis en œuvre par BPI France (prêts sans garantie, interventions en fonds propres).

Un accélérateur de PME va être mis en place par BPI France : il permettra d’accompagner dans leur stratégie de développement une trentaine d’entreprises ayant un fort potentiel de croissance. Les entreprises accompagnées seront sélectionnées par appels à candidature.

L’axe 3 concerne les investissements dans les projets de filières et de territoire avec une enveloppe de 500 millions d’euros, dans le cadre d’appels à projets dont certains sont déjà ouverts :

  • Concours d’innovation pour les projets individuels d’entreprises, porté par FranceAgrimer, Ademe et BPI France dans le cadre du Plan d’investissement d’avenir (PIA3)
  • Dispositif « Territoires d’innovation de Grande Ambition » (TIGA), déployé par la Caisse des dépôts et consignation, pour les projets collaboratifs également dans le cadre PIA3

Les thématiques concernent :

  • La transformation des systèmes agricoles vers l’agro-écologie
  • L’évolution de l’alimentation humaine pour répondre aux nouvelles aspirations sociétales, et ses enjeux en termes nutritionnels, environnementaux, économiques ainsi que de prévention et de lutte contre le gaspillage alimentaire.
  • La bioéconomie à l’échelle des territoires, de la mobilisation des ressources à leur usage diversifié
  • La transformation numérique des filières agricoles et agroalimentaires et l’utilisation des données
  • Appels à projets innovation du CASDAR
  • Fonds Avenir bio
  • Appel à projet « Structuration des filières agricoles et agroalimentaires » dont l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) a clôturé le 31 octobre et devrait être suivi dans un second temps par des appels à projets pour accompagner la réalisation des investissements matériels et immatériels des projets sélectionnés à l’AMI.

Pour en savoir plus :

http://draaf.auvergne-rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/Le-volet-agricole-du-Grand-Plan-d

http://agriculture.gouv.fr/gpi

 

Jean de Balathier