En 1888, à Chaillé, en Charente Maritime, pour faire face à une surproduction de lait, les éleveurs ont créé, sous l’impulsion d’Eugène Biraud, notaire du village la Beurrerie Coopérative de Chaillé, considérée comme la première coopérative agricole française.
Les coopératives, une réponse aux crises agricoles
Il est frappant de constater qu’au fil de l’histoire agricole française, les agriculteurs ont choisi le modèle coopératif pour répondre aux crises agricoles qu’ont pu connaître les différentes productions : dans le secteur laitier à la fin du XIXème siècle, viticole dans les premières années du XXème siècle, céréalière dans les années 30, jusqu’à la restructuration de l’économie agricole, en parallèle à l’action syndicale, entre la Libération et les débuts de l’Europe Verte dans les années 60.
La force du collectif
S’organiser en coopérative, c’est finalement faire à plusieurs ce que l’on ne peut pas faire seul. Avec une vision commune, une mise de fond équitable, proportionnelle à l’activité de chacun, les agriculteurs ont pu, localement, développer des projets propres à leur ambition. C’est ainsi que des investissements ont pu être réalisés : matériels, humains, dans la recherche et le développement, commerciaux, avec la création de marques (de dimension nationale pour certaines aujourd’hui) ou le développement à l’export.
De la coopérative au groupe coopératif
Depuis une quarantaine d’années, le nombre de coopératives agricoles diminue (comme le nombre d’agriculteurs), essentiellement par des phénomènes de rapprochement et de fusion. Pour autant, l’activité globale des coopératives se renforce, sous l’effet de deux phénomènes : l’intégration par rachat d’entreprises hors champ coopératif et le développement d’activité dans l’aval de la filière, soit dans la coopérative elle-même, soit par le biais de filiales. On voit ainsi se constituer des groupes d’entreprises, contrôlés par une coopérative mère et pouvant réaliser des milliards de chiffre d’affaires, y compris à l’international.